La plus grande difficulté rencontrée par Paul provenait de l’influence des docteurs judaïsants. Ceux-ci lui causaient de sérieuses difficultés en provoquant des divisions dans l’église de Corinthe. Ils ne cessaient de célébrer les vertus des cérémonies de la loi, qu’ils élevaient au-dessus de l’Evangile, et ils blâmaient Paul de ce qu’il ne les imposait pas aux nouveaux convertis.
Paul les affronta sur leur propre terrain. Il leur dit: “Si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, a été glorieux, au point que les fils d’Israël ne pouvaient fixer les regards sur le visage de Moïse, à cause de la gloire de son visage, bien que cette gloire fût passagère, combien le ministère de l’Esprit ne sera-t-il pas plus glorieux! Si le ministère de la condamnation a été glorieux, le ministère de la justice est de beaucoup supérieur en gloire.” 2 Corinthiens 3:7-9.
La loi de Dieu prononcée au Sinaï avec une grandeur terrifiante, formule la condamnation du pécheur. Le rôle de la loi consiste à condamner; elle ne possède aucun pouvoir pour pardonner ou racheter. Elle a été donnée en vue de la vie; ceux qui se conforment à ses préceptes recevront la récompense due à leur obéissance. Mais elle apporte esclavage et mort à ceux qui demeurent sous sa condamnation.
Si sacrée et si glorieuse était la loi qu’à son retour de la sainte montagne où il avait été avec Dieu et avait reçu de ses mains les tables de pierre, le visage de Moïse reflétait une gloire que le peuple ne pouvait supporter sans peine, si bien que Moïse se vit contraint de se couvrir le visage d’un voile.
La gloire qui éclairait le visage de Moïse reflétait la gloire du Christ manifestée dans la loi. La loi n’aurait aucune gloire en elle-même, si le Christ n’était incorporé en elle. Elle est impuissante à sauver. Elle n’est exempte de défaut qu’en tant qu’elle nous présente le Christ rempli de justice et de vérité.
Les types et les ombres du service lévitique, avec les prophéties, ne donnaient aux Israélites qu’une vue peu claire de la miséricorde et de la grâce que le Christ a révélées au monde. La signification des types et des ombres annonçant le Christ fut dévoilée à Moïse. Il a vu la fin de ce qui allait être aboli quand par la mort du Christ le type rencontrerait son antitype. Il comprit que l’homme ne peut observer la loi morale que grâce au Christ. En transgressant cette loi l’homme avait introduit le péché dans le monde, et par le péché la mort. Le Christ devint la propitiation pour le péché de l’homme. Il offrit sa perfection de caractère en lieu et place de l’état de péché de l’homme. Il prit sur lui la malédiction attachée à la désobéissance. Les sacrifices et les offrandes préfiguraient le sacrifice qu’il allait accomplir. L’agneau immolé était un type de l’Agneau qui ôte le péché du monde.
De voir ce que représentait ce qui allait être aboli, le Christ révélé dans la loi, le visage de Moïse en était illuminé. Le ministère de la loi gravée sur des pierres était un ministère de mort. Sans Christ, le transgresseur resterait sous la malédiction prononcée par la loi, sans aucun espoir de pardon. Le ministère n’avait aucune gloire par lui-même; c’est le Sauveur promis, révélé dans les types et les ombres, qui rendait glorieuse la loi morale.
Le désir de Paul était que ses frères pussent voir la grande gloire d’un Sauveur pardonnant le péché, qui donnait toute sa signification à l’économie juive tout entière. Il désirait aussi qu’il leur fût donné de comprendre qu’en venant au monde pour mourir en sacrifice au profit de l’homme, le Christ avait fait que le type rencontrait son antitype.
La loi cérémonielle a perdu sa force lorsque le Christ est mort sur la croix en guise de sacrifice pour le péché. Elle était néanmoins en rapport avec la loi morale, ce qui la rendait glorieuse. Le tout portait l’empreinte de la divinité et exprimait la sainteté, la justice de Dieu. Et si le ministère d’une dispensation qui allait être abolie était glorieux, combien plus glorieuse la réalité, quand le Christ a été révélé, communiquant à tous les croyants son Esprit vivifiant et sanctifiant!
La proclamation de la loi des dix commandements fut accompagnée d’une éclatante manifestation de gloire et de majesté. Comment le peuple fut-il affecté par cette manifestation de puissance? — Il en fut effrayé. “Tout le peuple entendait les tonnerres et le son de la trompette; il voyait les flammes de la montagne fumante. A ce spectacle, le peuple tremblait, et se tenait dans l’éloignement. Ils dirent à Moïse: Parle-nous toi-même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle point, de peur que nous ne mourions.” Exode 20:18, 19. Ils voulurent avoir un médiateur en Moïse. Ils ne comprenaient pas que le Christ était leur médiateur, désigné par Dieu, et qu’ils eussent été consumés sans sa médiation.
“Moïse dit au peuple: Ne vous effrayez pas; car c’est pour vous mettre à l’épreuve que Dieu est venu, et c’est pour que vous ayez sa crainte devant les yeux, afin que vous ne péchiez point. Le peuple restait dans l’éloignement; mais Moïse s’approcha de la nuée où était Dieu.” Exode 20:20, 21.
Le peuple n’avait qu’une vague idée de ces vérités: le pardon du péché, la justification par la foi en Jésus-Christ, l’accès à Dieu uniquement grâce au médiateur, perdu qu’il était à cause de sa culpabilité et de son péché. Ils avaient perdu en grande partie la connaissance de Dieu et le seul moyen permettant de s’approcher de lui. Ils avaient perdu presque entièrement la notion du péché et celle de la justice. Ils ne comprenaient qu’imparfaitement le pardon des péchés par le Christ, le Messie promis, que préfiguraient leurs offrandes.
Paul déclara: “Ayant donc cette espérance, nous usons d’une grande liberté, et nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les fils d’Israël ne fixassent pas les regards sur la fin de ce qui était passager. Mais ils sont devenus durs d’entendement. Car jusqu’à ce jour le même voile demeure, quand ils font la lecture de l’Ancien Testament, et il ne se lève pas, parce que c’est en Christ qu’il disparaît. Jusqu’à ce jour, quand on lit Moïse, un voile est jeté sur leurs cœurs; mais lorsque les cœurs se convertissent au Seigneur, le voile est ôté.” 2 Corinthiens 3:12-16.
Ayant refusé de recevoir le Christ en tant que Messie, les Juifs ne voient pas que leurs cérémonies n’ont plus de sens, que leurs sacrifices et leurs offrandes ont perdu toute signification. Le voile dont ils se sont couverts par leur incrédulité obstinée est toujours devant leurs yeux. Il serait ôté s’ils recevaient le Christ, la justice de la loi.
Dans le monde chrétien aussi il en est beaucoup qui portent un voile devant leurs yeux et sur leurs cœurs. Ils n’aperçoivent pas la fin de ce qui a été aboli. Ils ne comprennent pas que seule la loi cérémonielle a été abrogée par la mort du Christ. Ils prétendent que la loi morale a été clouée à la croix. Combien est pesant le voile qui obscurcit leur entendement! Beaucoup de personnes ont un cœur en guerre avec Dieu. Elles ne se soumettent pas à sa loi. Le Christ ne leur sert de rien aussi longtemps qu’elles ne vivent pas en harmonie avec la règle de son gouvernement. Elles peuvent bien déclarer que le Christ est leur Sauveur; il finira par leur dire: Je ne vous connais pas. Vous n’avez pas fait preuve d’une sincère repentance envers Dieu pour avoir transgressé sa sainte loi, et vous ne pouvez avoir en moi une foi sincère, puisque ma mission a consisté à exalter la loi de Dieu.
Ni la loi morale ni même la loi cérémonielle n’ont été présentées par Paul comme certains pasteurs se hasardent à le faire aujourd’hui. Quelques-uns éprouvent une telle antipathie pour la loi divine qu’ils en arrivent à la dénoncer et à la stigmatiser. Ce faisant ils méprisent la majesté et la gloire de Dieu.
Jamais la loi morale n’a été un type ou une ombre. Elle existait avant la création de l’homme; elle subsistera aussi longtemps que le trône de Dieu. Dieu ne pouvait modifier un seul précepte de sa loi en vue de sauver l’homme, la loi étant le fondement de son gouvernement. Elle est immuable, inaltérable, infinie, éternelle. Pour que l’homme pût être sauvé et qu’en même temps l’honneur de la loi fût sauvegardé, il fallait que le Fils de Dieu s’offrît en sacrifice pour le péché. Celui qui n’a pas connu le péché a été fait péché pour nous. Il est mort pour nous au Calvaire. Sa mort montre à la fois le merveilleux amour divin dont l’homme est l’objet et l’immutabilité de sa loi.
Le Christ a déclaré dans le sermon sur la montagne: “Ne croyez pas que je sois venu pour abolir la loi ou les prophètes; je suis venu non pour abolir, mais pour accomplir. Car, je vous le dis en vérité, tant que le ciel et la terre ne passeront point, il ne disparaîtra pas de la loi un seul iota ou un seul trait de lettre, jusqu’à ce que tout soit arrivé.” Matthieu 5:17, 18.
Le Christ a porté la malédiction de la loi, il a été frappé de sa pénalité, il a mis en exécution le plan grâce auquel l’homme est mis en état d’observer la loi de Dieu et d’être agréé à travers les mérites du Rédempteur; par son sacrifice la loi a été couverte de gloire. Dès lors la gloire de ce qui ne saurait être aboli, — la loi divine des dix commandements, sa règle de justice, — a été pleinement reconnue par ceux qui ont vu la fin de ce qui a été aboli.
“Nous tous qui, le visage découvert, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transformés en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur, l’Esprit.” 2 Corinthiens 3:18. Le Christ est l’avocat du pécheur. Ceux qui acceptent son Evangile le contemplent à visage découvert. Ils comprennent quelle a été sa mission par rapport à la loi et ils rendent hommage à la sagesse et à la gloire de Dieu manifestées par le Sauveur. La gloire du Christ éclate dans la loi, qui est la transcription de son caractère; son pouvoir transformateur agit dans l’âme jusqu’à ce que les hommes soient amenés à lui ressembler. Ils deviennent participants de la nature divine et vont sans cesse croissant à l’image du Sauveur, avançant pas à pas, se conformant toujours plus à la volonté de Dieu, jusqu’à atteindre à la perfection.
Il existe une parfaite harmonie entre la loi et l’Evangile. Ils s’appuient mutuellement. Avec toute sa majesté la loi affronte la conscience; elle fait sentir au pécheur combien il a besoin du Christ en tant que propitiation pour le péché. L’Evangile reconnaît l’autorité et l’immutabilité de la loi. “Je n’ai connu le péché que par la loi”, déclare Paul. Romains 7:7. Le sentiment du péché, provoqué par la loi, jette le pécheur aux pieds du Sauveur. Dans son besoin l’homme peut invoquer le puissant argument fourni par la croix du Calvaire. Il peut s’approprier la justice du Christ, communiquée à tout pécheur repentant. “Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi.” Jean 6:37. “Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité.” 1 Jean 1:9.
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