La règle divine

Les commandements de Dieu ont une vaste et longue portée; ils résument en peu de mots tous les devoirs de l’homme. “Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force. ... Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Marc 12:30, 31. La longueur et la largeur, la profondeur et la hauteur de la loi de Dieu sont comprises dans ces paroles; en effet Paul déclare: “L’amour est ... l’accomplissement de la loi.” Romains 13:10. L’unique définition du péché que nous trouvions dans la Bible, la voici: “Le péché est la transgression de la loi.” 1 Jean 3:4. La Parole de Dieu déclare: “Tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu.” Romains 3:23. “Il n’en est aucun qui fasse le bien, pas même un seul.” Romains 3:12. Beaucoup se trompent au sujet de l’état de leur cœur. Ils ne se rendent pas compte que le cœur naturel est trompeur par-dessus tout et désespérément mauvais. Ils se drapent dans leur propre justice et sont satisfaits quand ils ont atteint leur propre idéal humain quant au caractère; mais ils échouent lamentablement quand il s’agit d’atteindre l’idéal divin; ils ne peuvent satisfaire les exigences divines par eux-mêmes.

Nous pouvons nous mesurer à notre propre étalon, nous comparer à d’autres et dire que nous faisons aussi bien que tel ou tel, mais la question à laquelle il faudra répondre au jugement est celle-ci: Obéissons-nous aux exigences du plus haut des cieux? Réalisons-nous l’idéal divin? Nos cœurs sont-ils en harmonie avec le Dieu du ciel?

Tous les membres de la famille humaine ont transgressé la loi de Dieu; en tant que transgresseur de la loi l’homme est ruiné sans espoir; ennemi de Dieu, il est incapable de tout bien par ses propres forces. “L’affection de la chair est inimitié contre Dieu, parce qu’elle ne se soumet pas à la loi de Dieu, et qu’elle ne le peut même pas.” Romains 8:7. L’homme qui se regarde dans le miroir moral — la sainte loi de Dieu — se reconnaît pécheur, il se rend compte de son mauvais état, il se voit condamné sans appel par une juste loi. Cependant, il n’a pas été abandonné sans espoir à la détresse où l’a plongé le péché; en effet, c’est pour sauver le transgresseur de la ruine que Celui qui était égal à Dieu a offert sa vie sur le Calvaire. “Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse point, mais qu’il ait la vie éternelle.” Jean 3:16.

Jésus était la majesté du ciel, le chef aimé des anges; ceux-ci se faisaient un plaisir de lui obéir. Il était un avec Dieu, “dans le sein du Père” (Jean 1:18), mais il n’a pas désiré être égal à Dieu tant que l’homme était perdu dans le péché et la misère. Il descendit de son trône, quitta son sceptre royal et sa couronne, et revêtit l’humanité par-dessus sa divinité. Il s’humilia jusqu’à la mort de la croix, pour que l’homme eût l’honneur de siéger avec lui sur son trône. Nous avons en lui une offrande parfaite, un sacrifice infini, un puissant Sauveur, capable de sauver jusqu’au bout tous ceux qui par lui s’approchent de Dieu. Son amour l’a poussé à venir révéler son Père, réconcilier l’homme avec Dieu, faire de lui une nouvelle créature renouvelée à l’image de son Créateur.

Jésus est notre sacrifice expiatoire. Nous ne pouvons expier par nous-mêmes; mais nous pouvons, par la foi, accepter l’expiation déjà consommée. “Christ aussi a souffert une fois pour les péchés, lui juste pour les injustes, afin de nous amener à Dieu.” 1 Pierre 3:18. “Ce n’est pas par des choses périssables ... que vous avez été rachetés,... mais par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache.” 1 Pierre 1:18, 19. C’est par un sacrifice infini et par des souffrances indicibles que notre Rédempteur a mis le salut à notre portée. Il a passé dans ce monde privé d’honneurs, inconnu; par cette étonnante condescendance et cette humiliation il voulait exalter l’homme et lui conférer des honneurs éternels et d’immortelles joies dans les parvis célestes. Au cours des trente années de sa vie terrestre son cœur éprouva des angoisses inconcevables. Le sentier qui le conduisit du berceau au Calvaire était assombri par la tristesse et la douleur. Il fut un homme de douleurs, connaissant la souffrance, il éprouva des angoisses indescriptibles. Il aurait pu dire: “Regardez et voyez s’il est une douleur pareille à ma douleur.” Lamentations 1:12. Lui qui haïssait le péché d’une parfaite haine, il rassembla sur son âme les péchés du monde entier. Quoique innocent, il subit le châtiment du coupable, il s’offrit comme le substitut du transgresseur. Chaque péché dont l’homme s’est rendu coupable pesait sur l’âme divine du Rédempteur du monde. Les mauvaises pensées, les mauvaises paroles, les mauvaises actions de chaque fils et de chaque fille d’Adam appelaient sur lui une rétribution du fait qu’il s’était substitué à l’humanité. Bien qu’il ne fût coupable d’aucun péché, son esprit était lacéré et blessé par les transgressions humaines; lui qui n’avait connu aucun péché devint péché pour nous, pour que par lui nous devinssions justice de Dieu.

C’est volontairement que notre divin Substitut offrit son âme à l’épée de la justice, afin que nous ne périssions pas mais que nous eussions la vie éternelle. Le Christ a dit: “Je donne ma vie, afin de la reprendre. Personne ne me l’ôte, mais je la donne de moi-même; j’ai le pouvoir de la donner, et j’ai le pouvoir de la reprendre.” Jean 10:17, 18. Aucun homme sur la terre, aucun ange du ciel, ne pouvait payer la peine du péché. Jésus était seul à pouvoir sauver l’homme rebelle. En lui la divinité et l’humanité étaient réunies, ce qui donnait de l’efficacité à l’offrande présentée sur la croix du Calvaire. A la croix la miséricorde et la vérité se sont rencontrées, la justice et la paix se sont embrassées.

Quand un pécheur contemple le Sauveur mourant au Calvaire, et se rend compte que c’est un Etre divin qui souffre, il demande la raison de ce grand sacrifice: alors la croix lui montre la loi de Dieu qui a été transgressée. La mort du Christ constitue un argument irréfutable en faveur de l’immutabilité et de la justice de la loi. C’est dans une prophétie relative au Christ qu’Esaïe a dit: “L’Eternel a voulu ... publier une loi grande et magnifique.” Ésaïe 42:21. La loi n’a pas le pouvoir de pardonner à un coupable. Sa mission consiste à signaler ses défauts et à lui faire désirer Celui qui est puissant pour sauver, qui devient son substitut, son garant, sa justice. Jésus répond au besoin du pécheur, ayant pris sur lui les péchés du transgresseur. “Il a été meurtri à cause de nos péchés, brisé à cause de nos iniquités. Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous avons la guérison.” Ésaïe 53:5 (V. synodale). Le Seigneur aurait pu retrancher le pécheur, le détruire complètement; le plan le plus coûteux fut préféré. Son grand amour apporte l’espoir au désespéré, le Fils unique s’offrant à porter les péchés du monde. Dès lors qu’il a vidé le ciel en nous communiquant un don aussi riche, il ne refusera aucun secours à l’homme pour lui permettre de saisir la coupe du salut et devenir un héritier de Dieu, cohéritier du Christ.

Le Christ est venu révéler l’amour de Dieu au monde et attirer à lui-même tous les cœurs. “Et moi, quand j’aurai été élevé de la terre, j’attirerai tous les hommes à moi.” Jean 12:32. Le premier pas vers le salut consiste à se laisser attirer par l’amour du Christ. Dieu envoie aux hommes message sur message, les invitant à la repentance, afin qu’il puisse écrire le mot pardon en face de leurs noms. N’y aura-t-il point de repentance? Ses appels ne seront-ils pas entendus? Ses offres de grâce seront-elles ignorées, son amour complètement repoussé? Alors l’homme se priverait du seul moyen d’obtenir la vie éternelle; car Dieu ne pardonne qu’à l’homme repentant. Par les manifestations de son amour, par les supplications de son Esprit, il appelle l’homme à la repentance; la repentance est un don de Dieu; il fait d’abord un pénitent de celui qui deviendra l’objet de son pardon. La joie la plus douce qu’un homme puisse éprouver est le fruit d’une sincère repentance envers Dieu de celui qui a transgressé sa loi comme aussi de la foi en Christ Rédempteur et Avocat du pécheur. C’est pour que les hommes puissent éprouver la joie du pardon, la paix de Dieu, que le Christ les attire par la manifestation de son amour. S’ils se laissent attirer, soumettant leurs cœurs à l’action de sa grâce, il les conduira pas à pas vers une pleine connaissance de lui-même, et ceci est la vie éternelle.

Le Christ est venu révéler au pécheur la justice et l’amour de Dieu, et pour accorder à Israël la repentance et la rémission des péchés. Quand le pécheur contemple Jésus élevé sur la croix, souffrant à la place du transgresseur, supportant le châtiment du péché; quand il voit combien Dieu déteste le mal et en donne une preuve effroyable par la mort sur la croix, et aussi combien il aime l’homme déchu, il est amené à la repentance envers Dieu en raison de sa transgression de la loi sainte, juste et bonne. Il exerce sa foi en Christ, le Sauveur divin devenu son substitut, son garant, son avocat, Celui qui est devenu le centre de sa vie. Dieu peut montrer sa miséricorde et sa vérité au pécheur repentant et le faire bénéficier de son pardon et de son amour.

Mais Satan ne veut pas permettre à une seule âme d’échapper à la captivité du péché s’il peut l’empêcher par n’importe quel moyen. Tandis que le ciel s’est vidé par un don riche, — car lorsque Dieu a donné son Fils, il a fait le cadeau le plus précieux du ciel, et les trésors du ciel nous sont devenus accessibles, — l’ennemi s’efforce de présenter Dieu à l’âme repentante comme un être dur, inexorable, refusant le pardon au transgresseur. A diverses reprises j’ai reçu des lettres de personnes désespérées à cause de leurs péchés. Plus d’une m’a écrit: “Je crains qu’il n’y ait plus rien à faire pour moi. Y a-t-il encore un espoir pour moi?” Voici le message qui a été communiqué à ces pauvres âmes: “Espérez en Dieu. Le Père a plus de pain qu’il n’en faut. Levez-vous, et allez à votre Père. Il viendra de loin à votre rencontre. Il vous fera bénéficier de son amour et de sa compassion.”

Quand l’ennemi survient comme un fleuve, et cherche à vous submerger par le sentiment de votre péché, dites-lui: “Je sais que je suis pécheur. Sans cela, je n’aurais pas besoin du Sauveur, qui a dit: ‘Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs.’ Marc 2:17. C’est justement parce que je suis pécheur que je suis autorisé à aller au Christ. Je suis pécheur et souillé, mais il a souffert l’humiliation et la mort, et il a détourné sur lui-même la malédiction qui eût dû me frapper. Je viens. Je crois. Je me réclame d’une promesse sûre: ‘Quiconque croit en lui ne périt point, mais il a la vie éternelle.’” Jean 3:16.

Une telle supplication faite dans un esprit de contrition se heurtera-t-elle à un refus? — Non, absolument pas. La souffrance et la mort du Christ ont prouvé son amour sans borne pour l’homme. Il est désireux et capable de sauver complètement tous ceux qui viennent à Dieu par lui.

Venez donc à Dieu comme un petit enfant qui se jette suppliant à ses pieds; il n’est pas nécessaire de monter au ciel pour en faire descendre Jésus; il est toujours près de nous. C’est lui qui nous dit: “Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi.” Apocalypse 3:20. Le Christ est prêt à prendre possession du temple de notre âme si nous lui en donnons la possibilité. Il se donne comme attendant et frappant à la porte du cœur. Pourquoi donc n’entre-t-il pas? Parce que l’amour du péché a fermé la porte du cœur. Dès que nous consentirons à renoncer au péché, à nous reconnaître coupables, la barrière qui nous sépare du Sauveur sera ôtée.
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